Une diseuse
Griffonne des pages entières
De désirs insensés
Qu’exhibent des anges monochromes
Sur la paume sans gêne de cette danseuse noire
à la foi dénudée :
- est-ce un rite ? une divine insolence !
-oui, cette ligne mène
aux couches arides des peuples sans fortune
sommés de se courber sans délai
aux dieux polyglottes
ceux dont les aubes émèchent
les nuits déjà troubles
Quand le muezzin s’embourbe dans sa toux
de vieillard à la main noire
Au costume flétri d’un empire poussif
Qu’ont-ils à expier
les ratés de la jouissance
les palais sans fenêtres
Les nues légitimes
-qu’il veuille, disent-ils,
cet Occident nous conter
à voix basse
la belle vie
celle qui brille
à même les trottoirs
Et nous raserons les jours mal comptés
Rues de Madrid
d’Alicante
et le cordon qui nous étrenne
- cendres exil insolence
à la danseuse noire
je fis le serment
au chevet d’une colonne dorique
de faire volupté
la langue prise en noces
par-devant trois marabouts
atones et portant mantilles
et fis dire à la grammaire arabe
des imparfaits
Et même des plus-que-parfaits
Exemple :je passais inaperçu
du caldarium au bain maure
Et vice-versa
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